Les Espagnols, les Italiens, les Portugais, les Grecs et maintenant les Français, tout le monde en parle. Il s'agit de la rigueur, bien sûr. Collectivement, les Européens sont entrés, à quelques mois d'intervalle, dans une nouvelle ère d'austérité. Cela fait plaisir aux marchés financiers et aux agences de notation. Mais bizarrement, cela fait aussi "plaisir" aux Européens eux-mêmes.Hormis les Grecs qui subissent une série de tour de vis plus sévéres les uns que les autres, pour beaucoup de citoyens, les pays qui s'engagent sur la voie de la rigueur ont raison de le faire. A condition bien sûr de trouver un juste équilibre entre les sacrifices demandés et le résultat escompté en matière de réduction de l'endettement. Et voilà donc la rigueur devenue tendance! D'ailleurs, à gauche comme à droite, tout le monde l'a bien compris: il faut dorénavant promettre -non pas du sang et des larmes (faut pas exagérer)- mais une politique sérieuse, voire sévère de réduction des déficits publics. Incroyable! Alors qu'il y a à peine quelques mois, la rigueur, ce mot épouvantail était rejetté par toute la classe politique, le voilà devenu aujourd'hui terriblement à la mode. De là à en faire un argument de campagne, il n'y a qu'un pas, que certains ont déja franchi. Tandis que les trés riches crient haut et fort :"Taxez-nous!", tous les autres, loin de plébisciter la rigueur, l'acceptent tout simplement car le temps des promesses de dépenses nouvelles est révolu. La campagne présidentielle sera décidemment trés trés raisonnable.
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